samedi, avril 27, 2024
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Première année de mariage : un passage difficile?

Le mariage signifie pour beaucoup la possibilité de vivre enfin avec la personne aimée sans plus s’inquiéter du qu’en-dira-t-on. Mais pour tous, c’est la consécration d’une grande histoire d’amour et une promesse d’avenir à deux. Seulement, la première année s’avère très fréquemment une rapide descente aux enfers, une tempête de disputes dont on a bien du mal à voir la fin. Focus sur un phénomène tabou infligé par la société et qui touche de plus en plus de couples.

Des mois de préparations pour quelques heures de fête et une vie de bonheur, voilà ce qu’on s’imagine du mariage. Bien loin de petit paradis, certains se retrouvent confrontés aux aléas de la vie commune et enchaînent les disputes. Selma garde un mauvais souvenir de ses noces de coton: « On vivait encore chez nos parents avant notre mariage. Résultat, quand on a emménagé ensemble, on se disputait pour tout : le choix de la décoration, son implication dans les tâches ménagères, mes amies trop présentes… On a découvert qu’après 3 ans de relation amoureuse, on ne se connaissait pas autant qu’on le pensait! Aujourd’hui, tout est rentré dans l’ordre: à la fin de notre dernière grosse dispute au sujet de sa brosse à dents, on a décidé d’établir une liste de règles à respecter. »

Partager le quotidien d’une personne apporte son lot de bons et de mauvais moments. S’adapter aux habitudes de l’autre et s’autoriser à faire des compromis ne s’apprennent pas en une seule journée ! Aussi, rares sont ceux qui ne rencontrent aucun nuage dans les premiers instants de leur vie de couple, mariés ou pas ! Il faut donc s’armer de patience et de tolérance, les petites divergences s’effaceront avec le temps. Par contre, une attention particulière sera nécessaire lors des grands désaccords, qui devront être discutés calmement afin de trouver des points d’entente.

Se disputer à propos des tâches ménagères, de la préparation des plats ou encore de la meilleure place du tableau sur le mur n’est pas grave en soi. Ces désaccords ponctuels font partie de la phase d’apprivoisement du couple et jouent même un rôle essentiel pour la viabilité de celui-ci puisqu’ils permettent aux deux parties de s’affirmer individuellement. Toutefois, l’affaire se corse lorsque les reproches concernent directement le caractère et que l’on oblige l’autre à changer. Attendre de l’être aimé qu’il s’adapte à nos désirs est une erreur de jugement. Il faut accepter qu’il puisse être différent et par conséquent avoir une sensibilité, des désirs et des besoins qui ne correspondent pas forcément à vos attentes. Couper la poire en deux, assouvir les désirs par alternance, répartir les rôles, s’autoriser chacun à avoir ses propres libertés sont autant de compromis nécessaires pour la survie du couple; le tout est d’atteindre une certaine égalité dans les rapports.

Autre cas de figure, le mariage peut agir quelques fois comme un filtre de vérité: après avoir redoublé d’efforts et d’attentions pour séduire et se faire aimer, il arrive que cette personne perde de sa vigueur dès les premiers jours suivant l’échange des vœux. Atef en témoigne par son expérience : « Avant notre mariage, Khalil était très romantique. A chacune de nos rencontres, il m’offrait des fleurs et me couvrait de mots doux. J’aurais dû en profiter davantage et repousser la date du mariage parce que dès le lendemain, il est devenu un autre homme. Avec le temps, j’ai compris qu’il ne fait plus d’efforts pour me séduire parce qu’il pense que je lui appartiens désormais. »

Malheureusement, le cas d’Atef est plus répandu qu’on ne le pense et la gent masculine n’est pas toujours en cause. Généralement, les hommes perdent leur romantisme tandis que les femmes prêtent moins d’attention à leur corps.

Quoi qu’il en soit, ces défections sont rarement préméditées et sont davantage le résultat d’un sentiment de bien-être. En effet, c’est parce qu’il se sent en sécurité et ne vit plus la crainte de vous perdre qu’il n’éprouve plus le besoin de vous séduire. Bonne nouvelle donc, votre prince charmant n’a pas intentionnellement abusé de votre candeur pour vous cacher sa réelle nature de crapaud. Mauvaise nouvelle, cela ne change rien au fait que, depuis que vous êtes mariés, le sex-appeal de votre moitié est en chute libre.

Mais à chaque problème sa solution! Mieux vaut y aller doucement et brosser dans le sens du poil afin de ne pas vexer les personnes sensibles. Quelques petites suggestions bien tournées (comme : « Tu te souviens de ce resto à La Marsa ? C’était super, on y a passé un si bon moment… » ou : « Regarde comme ces fleurs sont magnifiques ! Qu’est-ce qu’elles sentent bon! ») devraient éveiller la conscience de votre chéri. A éviter : les remarques négatives et les reproches, le rentre-dedans.

Si après cette première étape le message n’est toujours pas passé, il est temps d’entamer une bonne discussion dépourvue d’hostilité. Il est important de mettre le doigt sur votre malaise et d’en parler en utilisant le « je », cela évitera que votre moitié se sente dévalorisée et agressée par vos propos.

Épouser quelqu’un, c’est aussi épouser toute sa famille. Cette expression connue par les peuples du monde entier est d’autant plus vraie dans notre société où la notion de famille est très importante. Aussi, les premiers mois après le mariage peuvent apporter leur lot de « complications », comme nous raconte Senda : « J’ai rencontré la famille de Mohamed quelques mois avant notre mariage. Sa mère m’a tout de suite fait comprendre que je n’étais pas assez bien pour son fils, venant d’une famille moins aisée que la sienne. Elle espérait clairement qu’il trouver un meilleur parti. Autant dire qu’elle était furieuse quand nous nous sommes mariés ! Elle m’a mené la vie dure pendant plusieurs mois après la cérémonie. Un jour, j’ai décidé de la confronter : je l’ai rassurée en lui disant qu’elle resterait la maman de Mohamed et qu’elle aurait toujours sa place dans notre famille. Elle avait juste besoin d’entendre que je n’allais pas la mettre à l’écart de la vie de son fils. »

Des beaux-parents envahissants, des rapports tendus, ou des dîners familiaux trop récurrents, il existe décidément beaucoup de raisons d’avoir de mauvaises relations avec sa belle-famille, d’autant plus qu’il n’est pas rare de rencontrer une mère trop possessive ou d’être soi-même bien trop exclusif avec l’être aimé.

Nous ne possédons pas encore, malheureusement, le remède miracle pour résoudre ce type de problème ou les éviter. Tout est une question de caractère: si vous souhaitez couper le cordon entre votre chéri et sa famille, vous vous confronterez irrémédiablement à de nombreuses disputes et au final, vous risquerez de tout perdre. Il en va de même pour la belle-famille, car une belle-mère imbuvable ne peut influencer la relation amoureuse de son fils sans dégrader ses propres rapports filiaux. Inutile donc d’essayer de changer les personnes ou de contrôler les rapports humains: tôt ou tard, vous en récolterez de fâcheuses conséquences. Au contraire, donnez-vous le temps de connaître et d’« apprivoiser » votre nouvelle famille en douceur. Si vous la trouvez trop présente, rappelez-vous qu’il est tout à fait normal qu’elle désire créer des liens avec vous, et que cette étape est aussi inévitable qu’éphémère. Lorsqu’on souffre de mauvais rapports, le mauvais réflexe est de surenchérir en agressivité pour finir par exploser et causer de nombreux dégâts. Pour désamorcer une telle situation, vous devez montrer par diverses attentions mais également par votre discours que vous ne volez la place de personne et que les rapports resteront les mêmes.

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